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Sur la gestion de la crise, ASA et télétravail

Les organisations syndicales de notre université nous ont adressé un communiqué nous informant que le président avait pris unilatéralement la décision d’appliquer, dans sa version la plus dure, l’ordonnance n° 2020-430 du 15 avril 2020 relative à la prise de jours de réduction du temps de travail ou de congés dans la fonction publique de l'État et la fonction publique territoriale au titre de la période d'urgence sanitaire, pour les agents qui seraient soit en ASA (autorisation spéciale d’absence) soit en télétravail.

L’université doit revenir sur toutes ces mesures, que ce soit pour les personnels en ASA comme pour les personnels en télétravail. Un nouveau Comité Technique doit avoir lieu.

Durant le confinement, l’université s'affairait à faire en sorte que le personnel (biatss) puisse travailler à distance, que les mesures sanitaires soient respectées pour le personnel contraint de travailler à l’université. Elle a aussi tenté de combler la fracture numérique des étudiant·e·s.

Outre ces aspects techniques, la cheffe de cabinet du président nous tenait informé·e·s régulièrement de l’état de santé des personnels et des étudiant·e.s. Cela était nécessaire. Notre université a été durement touchée par le Covid 19. Ça n’a pu laisser personne insensible.

Toutes nos vies ont brutalement basculé vers l’inconnu (les inconnues). Et chacun·e a fait face (et continue à faire face) comme il/elle a pu, dans sa vie professionnelle et extra-professionnelle. Certains ont été contraints de se mettre en ASA. D’autres ont tenté de tenir à bout de bras l’école à la maison, le soin aux parents, les obligations de la vie quotidienne radicalement transformée et parfois dans des conditions matérielles très difficiles.

Côté travail, c’était (et c’est encore) la surcharge et l’injonction d’inventer « la continuité pédagogique » et de service. Bref, chacun·e a fait comme il/elle a pu. Et personne n’a vraiment choisi.

Plusieurs universités ont décidé de ne pas suivre l’ensemble des directives ministérielles, parce que le minimum qu'elles devaient à ses personnels était de ne pas en rajouter.

Mais pas la nôtre, pas notre président qui a mis les organisations syndicales (OS) devant sa décision de tirer profit de la situation. Puisqu'on l'y invite, la présidence fait fi de toute considération humaine, retranchée derrière des tableurs pour anticiper la charge de travail à venir « à moyens constants ». A moyens humains constants. Alors, elle fait comme si l’université n’avait pas continué à fonctionner, à être à plein régime pour ne pas lâcher. Car mêmes ceux qui n’ont pas travaillé ont continué à être à plein régime.

Enfin presque. Certain·e·s devraient avoir des primes. Pas tou·te·s. Et à l'inédit de la situation, c’est une injustice de plus qui s’annonce.

Cela tranche avec le souci affiché en bonne place sur l’intranet de la qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux. Il n'est pourtant pas trop tard pour re-considérer les différentes mesures annoncées durant le CT et d’être à la hauteur de l’engagement des personnels.