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Sur la LPPR

Le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) a été réaffirmé en mai dans la lettre de « remerciements » de Frédérique Vidal pour les efforts accomplis pendant la période (instrumentalisation de la crise sanitaire ?), puis a été « discuté » au CNESER les 12 et 18 juin et sera présenté au Conseil des ministres le 8 juillet.

Inacceptable sur la méthode, il est aussi inacceptable sur le fond.

Nous nous associons pleinement aux organisations syndicales pour dénoncer un « débat » qui n’en a que le nom, dans la précipitation, dans le bricolage d’un texte pourtant largement dénoncé par toutes et tous depuis longtemps. S’agit-il d’une instrumentalisation de la situation sanitaire pour passer en force un projet qui suscite un très large rejet ?

Sur le fond, ce texte est malheureusement dans la droite ligne de ce qui avait été esquissé il y a quelques mois. Il ne permet absolument pas aux personnels d’exercer leur profession, il ne répond pas aux propositions faites par la communauté scientifique mi-2019. Il apparaissait à toutes et tous impératif :

- de créer des emplois scientifiques statutaires, facteur décisif pour qu’existe notre système de recherche publique ;

- de fortement augmenter les crédits de base des laboratoires, qui n’ont plus aujourd’hui les moyens de conduire des recherches exploratoires ou de mettre en œuvre une stratégie scientifique ;

- de mettre en œuvre des dispositifs afin de réduire réellement les inégalités femmes/hommes dans l’enseignement supérieur et la recherche ;

- de réformer certains dispositifs dont la performance est, de l’avis général, très insuffisante (CIR en particulier).

Non seulement ces points ne sont pas présents dans la LPPR, mais les craintes sont confirmées concernant la mise en place, par exemple, de « tenure tracks », incompatibles avec le statut de chercheur public en France.

Ce texte doit être retiré. Un autre texte doit être proposé qui permette, enfin, de répondre aux revendications exprimées depuis tant d’années par toute la communauté scientifique : par les syndicats, des universités, des comités au CNRS, à l’Inserm, …, des sociétés savantes.